RessourceTitres-services : la précarité organisée au service des classes aisées
Le système des titres-services, censé régulariser l’emploi des aides-ménagères, profite surtout aux ménages aisés tout en maintenant les travailleuses – majoritairement des femmes immigrées – dans la précarité. Entre bas salaires, horaires instables et profits captés par des entreprises intermédiaires, ce dispositif subventionné perpétue des inégalités sociales sous couvert de formalisation de l’emploi.
Le système des titres-services, instauré en 2001 en Belgique, visait à régulariser le travail au noir des aides-ménagères et à offrir des emplois aux personnes peu qualifiées. Toutefois, selon une analyse de l'Observatoire Belge des Inégalités, ce dispositif subventionne principalement des ménages aisés en leur fournissant des services domestiques à moindre coût, tout en maintenant les travailleuses – majoritairement des femmes immigrées – dans des conditions précaires. Ces dernières perçoivent un salaire horaire minimum de 11,04 € brut, souvent pour des emplois à temps partiel avec des horaires instables et une faible indemnisation des temps de déplacement. De plus, le système profite à des entreprises, parfois de grande taille, et à des intermédiaires comme Sodexo, qui gèrent la vente des titres-services. Ainsi, bien que le dispositif ait permis de formaliser certaines activités domestiques, il perpétue des inégalités sociales et des discriminations, tout en offrant des perspectives limitées d'évolution professionnelle pour les travailleuses concernées.